CHAM’O Costo 2018 : Le péril Jaune

Le péril jaune

Comme les hirondelles au printemps, comme les courbatures après un raid, comme les impôts à la rentrée, la Cham’o revient en Novembre à Château-Gontier… Sorte de pèlerinage annuel en terre Mayennaise organisé par Vincent et la Team Les Chameaux.

Mail envoyé aux autres Raid-Oxeurs … Qui qui c’est qui vient ?

Nico et Steeve lèvent le doigt au fond de la classe… Les questions existentielles fusent… Quels parcours ? Le 2h ? Le 3h ? En solo ? En duo ? Oui mais tranquillou, j’ai mal à la hanche… La récréation prend fin quand, couverte par le bruit de l’aspirateur, une voix s’élève : «Je peux venir ?»… «Eh merde, ça recommence, encore elle»… Ma compagne vient de s’inviter. Difficile de refuser à la maîtresse d’école … Si, si… Avec les lunettes, y’ a un petit air de Mme Blanchard, la prof d’allemand de 4èmeB

C’est donc muni de maman et de ma carte de fidélité (4ème participation en 3 éditions… Cherchez pas… C’est normal) qu’on s’engouffre dans la bétaillère… Direction La Mayenne… On s’adapte… En mode co-voiturage avec les 2 autres loustiques à l’arrière qui consacrent une bonne partie du trajet à étudier la 32ème version des cartes du Raid-ox Luna, organisée par nos soins 15 jours plus tard… “On vous y attend”.

En parlant du Luna… «Nico ? On a des flyers à distribuer ?» «Oui mais ils sont restés sur le buffet à la maison»… «Ah !? C’est pas pratique ça». Couteau que notre féminine du jour ne manque pas remuer dans la plaie béante de notre secrétaire, abattu par cet oubli, en lui désignant un magasin de roprographie à l’entrée de la ville … Y’a plus de respect, mon pauvre monsieur… Y’a plus de respect.

La course n’a pas débuté que Steeve se bat déjà avec le GPS de son téléphone afin d’éviter nos révolutionnaires 2.0, nos Che Guevara du XXIème siècle, nos Don Quichotte des temps modernes, nos fabulous gilets jaunes troubadours. Raté. On se retrouve piègé dans une opération-escargot dans un bled improbable au confins de la Sarthe mené par un chauffeur de Kangoo tout aussi improbable… La révolution est en marche… La République vacille… Oui mais non ?

5 paragraphes et plus de 300 mots plus tard, on réussit à arriver à bon port et à temps pour serrer quelques louches aux têtes connues et pour se changer au cul de la voiture…Parce que c’est ça qu’on aime… C’est ça qu’on veut voir… Ou pas… Car pour l’occasion, Emilie Zumba a ressorti les fringues de la Tecktonik pour affronter le froid… Impossible de se perdre…Enfin… De la perdre… Flûte…Encore raté.

Il est 15h08. Départ en masse pour récupérer le carton de pointage pour l’un, pendant que l’autre tente de se repérer parmi l’atlas de la Mayenne remis par l’orga… Il est vrai que le chameau n’est pas avare de carte et t’offre ta ramette de papier Prétex à chaque fois…

Presque déçu…Y’en a moins cette année 😉 … Seulement 3 CO en IOF dont une A3 et 1 carte générale en IGN soit 77 balises à ratisser en 3h à travers la petite cité de caractère. Le parcours est ramassé, dynamique et roulant … Va falloir allonger la foulée… Les mollets fragiles de la danseuse frémissent déjà.

Et après 5minutes de traçage approximatif, c’est bonnet vissé sur la tête qu’on se jette dans le grand bain. L’autre binome noir et bleu a déjà pris le large…

CO 1 débuté par le Nord-Est pour redescendre vers le Sud et son lotissement «là où il fait bon vivre»… Les 3 balises restantes du Nord-Ouest se feront sur le chemin du retour… Si on y pense…

Check point et on passe à la 2ème CO qui nous envoie en campagne… Pléonasme mayennais… Rien de bien compliqué pour ramener dans l’escarcelle la quinzaine de fanions orangés.

Madame tient le choc… Ses muscles endoloris aussi… Pour alléger l’effort de la belle (ou de la bête), on alterne sur les allers-retours… Un coup, moi, un coup, moi.

Nouveaux points de passage pointés avant d’entamer la visite aux pas de charge de Château-Gontier, de ses rues pavées, de son hôpital, de son cloître, de son stadium, de ses quais et bien sûr, de son château…

Les frontales sont de sortie… Le chrono défile… On rentre… “Prends ton manteau, on s’en va”… “On va être un peu court ? ”… “Mais non, ça va passer”… Deux dernières phrases que j’ai l’habitude d’entendre dans les moments les plus intimes.

Pas grave… On lâche les 7 balises au niveau des remparts… On accélère pour bâcher dans les délais et prendre les derniers boîtiers laissés sur la première CO… Et oui… Même pas oublié… Mais c’est déjà fini. Il est 18h08.

Dommage…Un rythme légèrement plus soutenu aurait permis d’être pleinement satisfait… «Jamais content !!!»… Néanmoins bravo à ELLE pour ses 18km au compteur… C’est bizarre, j’en ai plus de 20 à ma montre.

Mais il est grand temps d’arracher mes enfants, lâchement abandonnés, aux griffes d’un couple d’amis avant qu’ils ne deviennent diabétiques au regard des sucreries englouties en une après-midi. Un immense big up à eux.

Une soupe dans le gosier et les chocolats de chez Réauté dans la musette, retour au chaud sans un hommage vibrant ou pathétique (au choix) envers LA manifestante ou quelque chose d’approchant croisée à l’aller tankée seule au milieu d’un rond point de son village certainement décédée de froid ou d’ennui depuis… Ca doit être cela qu’on appelle certainement La Lutte.

Merci aux Chameaux et à l’année prochaine… A quand un raid dans le 53 ?

Gui.